A la première « leçon » David Lutt, mon maître, a dit :
« Thaï massage ce n’est pas vraiment un massage et il ne vient pas de Thaïlande. »
Le massage thaï traditionnel, appelé Naud en langue thaïe, est le reflet d’une longue histoire de thérapie de santé. Si l’on cherche à remonter aux racines des techniques du massage thérapeutique pratiquée en Thaïlande, on est surpris de constater que le massage thaï est originaire de l’Inde et de là il est arrivé en Asie du Sud-Est.
On tient pour son fondateur un médecin du nord de l’Inde, du nom de Jivaka Kumar Bhaccha, contemporain de Bouddha et médecin personnel du roi de Magadha, Bimbisara, il y a plus de 2500 ans. Kumar Bhaccha est connu comme un ami de Bouddha et comme le médecin de la communauté des moines bouddhistes. Il est mentionné dans le canon pali, écritures anciennes du bouddhisme de l’école du sud de Theravada (actuellement surtout répandue au Sri Lanka, Laos, Cambodge, en Birmanie et en Thaïlande).
Outre les techniques de massages pratiquées aujourd’hui en Thaïlande, le nom de Kumar Bhaccha est lié à la connaissance sur le pouvoir de guérison des plantes et des minéraux.
En Thaïlande, il est considéré par beaucoup comme le « Père de la Médecine » et vénéré comme tel. Une prière de recueillement est récitée deux fois par jour, avant et après le cours et les consultations à l’Hôpital de Massage de Chiang Mai.
Une publication en thaï de l’Ecole Traditionnelle de Médecine en Thaïlande de 1977 présente les textes de médecine que Sa Majesté le roi Rama III fit graver en 2375 (1832 après J.C.) dans le temple de Phra Chetuphon (Wat Pho). Ce texte, malgré plein d’imprécisions, sont une mine d’or de renseignements pour ceux qui désirent approfondir l’origine théorique du massage thaï. Au total 60 figures sont représentées, dont 30 réfèrent à la partie antérieur et 30 à la partie postérieure du corps humain. Sur ces figures sont désignés les points thérapeutiques situés le long des différentes lignes d’énergie, appelées Sen, travaillées dans le massage thaï.
Le fondement théorique du massage thaï
Il est basé sur le concept des lignes d’énergie cheminant dans le corps, dont dix sont mises en évidence dans le massage thaï : les dix Sen.
A ce stade, l’influence et l’origine de l’Inde deviennent claires. On trouve l’origine de cette théorie dans la philosophie du yoga. Celle-ci explique comment le Prana (énergie vitale) est assimilé par la voie de la respiration et de l’alimentation, puis distribué dans le réseau des lignes d’énergie, les Nadis, pourvoyant ainsi l’être humain d’énergie vitale.
Ces lignes d’énergie sont invisibles et anatomiquement invérifiables. Elles créent espèce de « deuxième peau » invisible, un second corps, additionnel au corps physique de l’homme, qui se nomme Pranamaya kosha (couche d’énergie subtile) en sanscrit.
Ce corps énergétique serait composé d’une multitude de lignes. On parle de 72000 nadis. Le massage thaï a choisi une dizaine de lignes sur lesquelles sont situés des points spécifiques, il est possible divers organes.
Les scientifiques occidentaux s’étonnent que ces lignes et ces points d’énergie qui ne peuvent être prouvés anatomiquement existent. Ceux-ci s’expliquent d’eux-mêmes en pratique : par la guérison et l’apaisement de maladies de toutes sortes.
Les points peuvent être considérés comme des espèces de « fenêtres » à travers lesquelles un échange d’énergie cosmique est possible de façon à maintenir le corps humain en équilibre avec l’énergie de l’Univers. Les blocages d’énergie, un apport insuffisant de Prana dans l’homme, mènent à la maladie car l’équilibre énergétique est perturbé. On dit que la maladie a d’abord lieu dans le corps subtil avant de se manifester dans le corps physique. De cette manière on peut considérer cette pratique étant préventive, restaurant l’énergie à sa source. Cette même théorie est à la base des systèmes chinois d’acupuncture et d’acupression, d’où découle également le shiatsu japonais. Dans ces thérapies, les lignes d’énergie sont nommés méridiens.
On voit aussi les origines de ces thérapies dans la philosophie indienne du yoga (qui aurait été apporté en Chine par l’érudit indien Bodhidharma, également considéré comme le fondateur du bouddhisme zen), bien que du côté chinois cette relation soit violemment contestée.
Quoi qu’il en soit, la théorie des dix Sen du massage thaï se fonde de façon assez claire sur la tradition indienne et ne fut pas reprise, comme on l’a parfois présumé des Chinois. Cela se retrouve dans la terminologie qui est de tout évidence issue du sanskrit. Par exemple, les trois premiers Sen, Sen Sumana, Sen Ittha et Sen Pingkhala ne montrent pas seulement une ressemblance nominale frappante avec Sushumna nadi, Ida nadi et Pingala nadi, mais ces nadis présentent aussi un cheminement analogue à celui de leurs Sen quasi homologues.
Le massage en tant que pratique spirituelle
Si l’on retourne vers la tradition du massage thaï, on se rend compte que celui-ci n’a jamais été considéré comme un « travail ». Le massage était une pratique spirituelle étroitement lié à l’enseignement bouddhiste. Jusqu’à récemment, le temple était le lieu où le massage était enseigné et dispensé. Aujourd’hui encore, une des écoles de massage les plus importantes du pays se situe au temple Wat Pho à Bangkok. La création de salons de massage hors des temples est un phénomène relativement récent.
Le fait de dispenser un massage était entendu en tant que Metta appliquée, ce qui veut dire « bonté aimante » au sens du concept bouddhiste du Sud et les masseurs sérieux travaillent aujourd’hui encore dans cet esprit.
Un bon masseur prend une attitude méditative lorsqu’il dispense un massage. Il commence par se recueillir afin d’être entièrement concentré sur sa tâche. Et il œuvre avec conscience, une attention et une absorption totale.
Cela n’est pas facile et même en Thaïlande on trouve seulement peu de maîtres qui dominent cet art. Je me sens profondément reconnaissante que les deux maîtres (Ajahn Chaiyuth Priyasith et Asokananda) de mon maître (David Lutt) fassent partie de cette catégorie de personnes.
A mon tour, je ferai de mon mieux afin d’honorer cette lignée.
Les styles de massage thaï
Il existe deux directions essentielles du massage thaï en Thaïlande, connus comme le style du Sud et le style du Nord.
- Le style du Sud est enseigné à Wat Pho à Bangkok
- Le style du Nord à l’Hôpital de Massage de la Société Shivajo Komarpaj à Chiang Mai.
J’ai suivi et continue à suivre l’enseignement qui correspond essentiellement à la structure du style du Nord du massage thaï traditionnel.
Les techniques et exercices ainsi que les séquences proposées ne sont donc qu’une possibilité parmi tant d’autres dans le massage thaï.
La durée
Il existe très peu de masseur thaï qui donnent des massages moins d’une heure. Cela n’est pas satisfaisant pour personne. Le corps du patient a besoin d’un certain temps pour se relâcher et j’effectue le massage dans un esprit très yin qui est égale à la lenteur et profondeur. David nous dit souvent : « Vous ne pouvez jamais aller trop profond, seulement trop vite. »
C’est pour cette raison qu’un massage dure minimum 60 minutes mais peut aller au-delà.
Si vous désirez un massage plus long, n’hésitez pas à me le communiquer.
Les tarifs
100 Fr. /60 minutes de massage.
1er rendez-vous 90 minutes 150 Fr.